Dans un Xinjiang sous tension
Apres les regions tibetaines, nous nous dirigeons vers l’ouest de la Chine, vers ses “nouveaux territoires”, le Xinjiang (pour en savoir plus sur cette region meconnue chez nous, lire la page qui y est consacree ici). Nous arrivons dans la capitale provinciale d’Urumqi. Connue pour etre la ville la plus continentale du Monde (a plus de 2500 km de la mer), Urumqi est une ville moderne, peuplee majoritairement de Hans, et mise sous les projecteurs recemment suite aux evenements malheureux du 5 juillet.
Des routes tres anciennes, millenaires parfois, traversees par les caravanes qui reliaient le centre de la Chine a l’Asie Centrale, puis a l’Inde au Sud ou les bords de la Mediterranee. La celebre Route de la Soie, vieille de plus de 2000 ans traverse le Xinjiang. Kashgar est le point de rencontre des routes du Nord et du Sud. C’est ici, qu’etaient echanges les yaks contre les chameaux de Bactriane. Aujourd’hui, Kasghar compte 300000 habitants, principalement des Ouighours. Au coeur de la vieille ville, les maisons sont encore en terre, les anes tirent les charettes pleines de melons et pasteques, les hommes se dirigent vers les mosquees, des odeurs de kebabs, de nans, de fruits frais flottent dans l’air… nous sommes en Asie Centrale, loin, tres loin de la Chine des Hans. Au bazar, on marchande et achete the, epices, pashmina et autres artisanats locaux. Ville mythique pour les voyageurs, Kashgar garde encore sa vie d’antant. Le marche du dimanche, ou sont vendus moutons, chevres, anes et cheveaux est la pour nous le rappeler.
De Kasghar, part la mythique Karakoram Highway qui relie la Chine et le Pakistan, et traverse les montagnes du Pamir. Nous suivons une partie de cette route, a travers des paysages arides, revelant des roches de toutes les couleurs, longeant des rivieres qui ont creuse de pronfondes gorges. Magnifique. Apres quelques heures, nous atteignons un haut plateau a 3600 metres d’altitude avec devant nous le lac de Kara-kul et le massif du Mustagh ata (7546 m). Le reflet de la montagne blanche dans les eaux turquoises du lac, sous le regard passif d’un chameau de Bactriane offre un décor irreel. Nous passons six jours au pied de la montagne, dans un campement nomade, a nous promener vers les glaciers, les lacs d’altitude, au milieu des troupeaux de moutons. Seuls les nombreux checkpoints sortis de nul part nous rapellent que nous sommes toujours en Chine, dans une region sensible, a quelques kilometres des frontieres afghane, pakistanaise et tadjik. Avec ses paysages arides, supplentes de hautes montagnes couvertes de neige, les Pamirs sont pour nous dans le top 3 des plus belles regions que l’on ait vu jusqu’a aujourd’hui (nos photos dans cet album).
De retour a Kashgar, nous esperions trouver une ville un peu plus calme qu’après l’agitation du 5 juillet. C’etait mal connaitre la Chine! Les soldats sont toujours a patrouiller en ville, les communications internationales et internet toujours bloques… Nous reussissont enfin a appeler l’ambassade Suisse a Pekin pour qu’ils informent nos familles que tout va bien. Nous passons nos derniers jours a Kashgar a manger des langmans (sortes de nouilles qui ressemblent aux pates de chez nous) et des brochettes de kebabs dans des petits restos ouighours, on se gave de melons et de pasteques (les meilleures du monde), on deambule dans le bazar et le marche aux bestiaux et surtout, on prend du repos dans l auberge de jeunesse de la vielle ville, une ancienne maison avec beaucoup de cachet ou l on rencontre de nombreux touristes voyageant sur la Route de la Soie (dont de nombreux Suisses). Le 20 juillet, notre visa kyrghize est enfin valable et nous quittons la Chine par le col de l’Irkeshtam et partons pour de nouvelles aventures dans cette ex-Republique sovietique.