Nouvelle-Zélande, part #2

Publié le par Fabien et Séverine

Suite et fin de notre traversée de l'île du Sud. Histoire de voir si le soleil brille un peu plus sur la cote est, nous quittons la West coast et traversons les Alpes du Sud via une des rares routes construites à travers ces montagnes: l'Arthur Pass. Le contraste est saisissant: pluie et végétation abondante sur le versant ouest, soleil et prairies jaunes sur le versant est, et ce en seulement quelques kilomètres. Phénomène identique à nos Alpes comme nous l'observons parfois au Simplon ou au Saint-Bernard... mais ca surprend toujours. Au passage du col, nous croisons quelques keas, perroquets alpins friands de... voitures. Inutile de les chercher loin dans le bush alpin, ces oiseaux ont adopté Peninsule de Bankune addiction au plastique des portières de voitures! Nous voici donc maintenant en route pour Christchurch, principale ville de l'île, touchée deux fois l'année dernière par un puissant tremblement de terre. Le centre ville est encore partiellement fermé, la plupart des batiments portant les stigmates des récents événements. Atmosphère étrange, irréelle. Peu enclins à rester ici pour la nuit, nous optons donc pour la péninsule de Bank qui jouxte la ville, région collinéenne d'origine volcanique et au relief découpé en de nombreuses baies et caps. La principale localité de la région, Akaroa, est une ancienne colonie francaise. En 1838, le capitaine Francais Langlois, alors chassant la baleine dans les mers du sud, identifia la péninsule comme un endroit idéal pour établir une colonie. De retour au pays, il convainc le gouvernement d'envoyer des colons Francais sur place. Arrivés au cours de l'an 1840, ceux-ci ne purent que découvrir l'Union Jack flotter au vent: les Anglais venaient de signer le traiter de Waitangi avec les chefs Maoris de la région, donnant ainsi souvraineté à la couronne Britannique (comme quoi, l'Histoire se joue parfois a peu de chose). Les Francais restèrent malgré tout sur place, construisant un village, qui aujourd'hui porte encore la marque de ces premiers colons par l'architecture des maisons et le nom des rues et commerces. Nous posons notre tente dans un joli camping au bord d'une des baies, et avons la chance de voir à nouveau les si rares dauphins d'Hector passer devant nous.

La faune marine, nous la retrouvons justement deux jours plus tard à Kaikoura, haut-lieu mondial pour l'observation des cétacés. La géologie sous-marine de la région offre toutes les qualités pour une vie marine abondante, que la petite ville exploite au mieux: ici, le "whale watching tour" est tout un business, auquel nous n'échappons pas. C'est donc le porte-monnaie bien allégé que nous embarquons dans un bateau qui nous mène quelques miles nautiques au large, droit sur deux cachalots se reposant avant leur prochaine plongée. Une quinzaine de mètres et autant de tonnes, c'est quand même pas tous les jours qu'un tel spectacle s'offre  à  nous. Un peu plus loin, un aileron bien droit sort de l'eau: pas de doute possible, un orque passe droit devant! Et au retour, quelques albatross en quête de poissons volent juste au dessus de l'eau. 

 

Abel Tasman National Parc

DSC_0001.JPGLe Lonely Planet de la Nouvelle-Zélande, qui nous aide à choisir notre itinéraire, dit de ce parc situé tout au nord de l'île du Sud "vous aurez plus l'impression d'etre à Nouméa qu'en Nouvelle-Zélande". C'est un peu dubitatifs que nous optons pour une découverte de la région en kayak. Une explication théorique et pratique dans une mer quelque peu agitée nous confirme, si besoin était, que nous avons plus le pied montagnard que le bras marin. C'est donc timidement que nous affrontons la mer. Le doute est rapidement levé: plages paradisiaques au sable blanc, îlots de verdure dans une mer turquoise baignée d'un soleil généreux, criques, baies et péninsules offrant un relief varié, lagons se remplissant et vidant inlassablement au rythme des marées... serions-nous donc a Nouméa? Nous avons enfin chaud, et la beauté des lieux soulage nos bras fatigués de pagayer. Trois jours durant, nous explorons chaque crique, chaque lagon, longeons une colonie de phoques, croisons un pinguouin se reposant d'une peche intensive...magique!

Encore une fois, nous ne pouvons que constater la capacité de la Nouvelle-Zélande a exploiter au mieux leurs richesses naturelles, trouvant un équilibre entre protection du paysage, de la faune et de la flore, et un dévelopement touristique relativement intelligent, permettant  à  toute une population de vivre.

Wellington

De Abel Tasman, nous nous rendons à Picton pour prendre le ferry nous emmenant sur l'ile du nord, à Wellington. La traversée passe à travers les Malborough Sounds, une région de fiordes et d'iles recouvertes par une dense végétation. Le site est historiquement important, Cook ayant ancré sa flotte ici, lancant ainsi la colonisation du pays par les Européens.

DSC_0188.JPGWellington, la capitale de Nouvelle-Zélande (hé oui, ce n'et pas Auckland, pourtant beaucoup plus peuplée), est une petite ville balayée par les vents (Windy Welly, comme disent les locaux). Mais agréable à vivre, trouvons-nous. Sa taille permet de se déplacer à pied, son centre ville possède toutes les facilités nécessaires, et sa forte immigration a pour cause une multitude de restaurants de qualité, préparant une cuisine du monde entier. Nous en profitons via un kebab irakien et des sushis, japonais naturellement. Nous restons deux jours en ville, mais jamais loin de la nature. Une visite à Zelandia nous occupe une journée. Ce parc, récemment ouvert, consiste en un projet visant à recréer l'environnement de la Nouvelle-Zélande avant l'arrivée de l'Homme. Il faudra du temps, des siècles, pour retrouver une véritable nature originelle. Mais déja aujourd'hui ce vallons possède une belle foret, et de nombreux oiseaux, introduits ou arrivés par eux-meme, peuplent le parc. Un gros travail a été fait pour éliminer tous les prédateurs introduits par l'Homme, permettant à la faune de s'épanouir. Car il nous faut malgré tout donner quelques précisions: depuis notre arrivée sur l'île, nous mettons en évidence la merveilleuse faune et flore locale. Il est important de garder à l'esprit que nous observons uniquement les survivants de, peut-etre, la plus terrible catastrophe écologique dont l'Homme est à l'origine. Une destruction rapide de nombreux écosystemes forestiers, la chasse et l'introduction, volontaire ou non, d'espèces issues du continent tel les rats, les hermines, les chats, les chiens, les opossums, tous carnivores. Pourquoi la faune neo-zélandaise est-elle donc si peu compétitive? Des éléments de réponse se trouvent dans l'Histoire du pays, Histoire qui a vu l'Homme entrer en jeu tres tardivement (800 ans pour les Maoris, et à peine 150 ans pour les Européens): l'activité tectonique a isolé cette ile de toutes autres terres voici plus de 80 millions d'années. Durant ce temps, la Nature a évolué, faisant apparaitre une faune et une flore unique. Aucun mammifère terrestre, et de nombreuses niches écologiques occupées alors par des oiseaux. Le kiwi est certainement l'exemple le plus frappant: oiseau, il ne possède qu'un fragment d'aile atrophiée, pas de brechet (un os nécessaire pour voler), ses os ne sont pas creux, il possède de la moelle epinière et ses plumes ressemblent à des poils. Il ne vole donc pas, parcourant le sol à la recherche d'insectes et autres brindilles à croquer. Le voir  évoluer ne peut que rappeler les rongeurs de chez nous. De nombreux autres oiseaux ont abandonné le vol, tel les moas (les plus grands oiseaux n'ayant jamais peuplé la Terre, et exterminés par la chasse au environ du XVe siecle) ou le kakapo. Ce pauvre kakapo, d'ailleurs, a une histoire tragique: dans les années cinquantes, par un acte quelque peu désespéré, les quelques cinquantes derniers kakapos furent capturés et relocalisés sur une petite île sans aucuTuatara, Zealandian prédateur. Un laborieux programme de reproduction a légèrement fait augmenter les effectifs, et aujoud'hui cette populations tente de survivre... Et une dernière histoire: Didymo l'algue. Une espèce de diatomée courante dans les lacs et rivières de l'hémisphere nord, ou elle ne cause que peu de soucis. Arrivée malencontreusement en 2004 en Nouvelle-Zélande, elle trouve ici un terrain propice pour proliférer tant qu'elle forme des tapis à la surfaces des cours d'eau, étouffant faune et flore et modifiant profondément l'environnement. Une campagne tente de limiter la propagation de l'algue... mais comme une simple goutte d'eau sur une chaussure peu contenir un nombre incroyable de spores et que trekkeurs et pecheurs parcourent sans cesse le pays, l'avenir semble rose pour dydimo... et sombre pour le réseau fluvial local...

Le DOC (département de la conservation et mélange de Pro Natura, WWF et OFEV) fait aujourd'hui un travail remarquable pour maintenir ce qu'il reste et tente de corriger les erreurs du passé. Feu libre sur toutes les espèces introduites, programme d'empoisonnement des rongeurs, créations de zones sans prédateur et intégration de l'activité agricole et touristique... une vaste tache menée avec coeur et passion. La génération d'aujourd'hui n'est pas responsable des erreurs du passé, alors nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance dans le travail.

Sinon, apres ces quelques sombres nouvelles de sans transition: nous sommes maintenant dans la région volcanique de l'île du nord et poursuivons notre découverte du pays. Tout roule pour le mieux. Nous postons quelques photos dans un album, accessible en cliquant ICI.

Publié dans Nouvelle Zelande

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P
Plage, sable blanc, trekking, nature, îlots de verdure et petits oiseaux volants ou pas ! Manquent plus que les coups de soleil ! Le rêve continue. Bonne route.
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G
Vous nous faites toujours autant rêver et découvrir des lieux magnifiques! Merci à vous. Gros becs et bonne suite.
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M
gros bisous à vous deux merci pour toutes ces infos intéressantes bonne suite
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S
Que de belles nouvelles vous nous envoyez ! Vous passez probablement les mêmes routes que nous ça me rappelle des souvenirs ! Profitez bien de vos derniers jours sur place. Bisous, Stéphanie.
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